Des Français favorables au paiement électronique à condition que celui-ci soit totalement sûr
Le développement rapide des smartphones a permis, aux établissements bancaires, de développer des applications pour ces derniers simplifiant beaucoup la gestion des comptes au quotidien et renforçant ainsi le lien avec leurs usagers. Aujourd’hui, une nouvelle étape pourrait être franchie dans le domaine, avec la mise en place du paiement électronique. Afin de connaître l’avis du public sur cette possibilité qui pourrait bientôt leur être proposée, un deuxième baromètre IFOP/Wincor Nixdorf a été réalisé, visant à cerner le mieux possible les besoins des Français en la matière et leur façon d’appréhender le sujet.
Paraissant dans un contexte extrêmement difficile, du fait de la crise économique que traverse, depuis plusieurs mois, la zone euro, les résultats de ce sondage laissent entrevoir une nette perte de confiance des usagers à l’égard des moyens de paiement électroniques, de même qu’à celui des cartes distribuées par les organismes de crédits, des comptes de transfert de fonds et du porte-monnaie électronique, dont les chiffres sont en baisse de huit à neuf points. L’utilisation de la carte bancaire à débit différé suit également le même mouvement, de même que, étrangement, la crainte d’effectuer des paiements sur Internet, qui augmente, pour sa part, de six points, touchant, cette fois-ci, plus du quart des Français, les règlements par carte bancaire continuant toutefois, pour leur part, à être considérés comme fiables par 91 % des usagers, la baisse n’atteignant ici que quatre points.
Pour ce qui concerne les vols et les transactions frauduleuses liées aux cartes bancaires, auxquels 24 % des Français ont déjà été exposés, les Franciliens semblent y être beaucoup plus exposés que leurs compatriotes, puisque 23 % à 25 % des habitants d’Ile-de-France en ont été victimes contre seulement 15 % à 18 % en province, 62 % estimant alors bénéficier de toute l’information nécessaire pour entreprendre les démarches qui s’imposent à ce moment-là, ce chiffre diminuant cependant de manière significative dans la population ouvrière, avec seulement 44 %.
La situation économique actuelle semble jouer un rôle important dans ces réactions qui induisent une certaine méfiance à l’égard de ces nouveaux services, les Français se réorientant même vers les modes de paiement plus traditionnels, à moins que leurs successeurs ne leur procurent davantage de sécurité, à l’image de l’utilisation des empreintes digitales, plutôt que de la saisie du code confidentiel, préférée par 69 % des sondés, les solutions de paiement sans contact ou la suppression du code pour les montants inférieurs à 20 € n’étant approuvés que par 36 % et 25 % du public, la carte bancaire à usage unique et celle prépayée satisfaisant, pour leur part, 66 % et 45 % des attentes, soit 14 % et 11 % de plus. Un peu contradictoire, un autre résultat montre toutefois que 28 % des Français envisageraient de changer de téléphone portable si celui-ci leur permettait d’effectuer des paiements.
Employés par une très large majorité d’usagers, les anciens moyens de paiements, représentés par le chéquier, le prélèvement automatique et le virement bancaire, à une hauteur respective de 95 %, 89 % et 81 %, voient leur sollicitation évoluer assez peu, d’une année sur l’autre, de même que la détention des cartes bancaires à débit immédiat qui reste établi à 67 %, alors que celle des solutions plus coûteuses diminue, comme dans le cas notamment des cartes bancaires à débit différé, des transferts de fonds et des cartes des organismes de crédits.
La fréquence à laquelle les Français recourent à ces différentes solutions laisse également transparaître une certaine méfiance pour les solutions dématérialisées, telles que les cartes bancaires à débit différé dont l’utilisation est en baisse de 8 %, atteignant, malgré tout, 62 %, les plus grandes craintes semblant venir des jeunes, des ouvriers et des ménages aux revenus modestes, inférieurs à 1 500 € par mois.
Très appréciés toutefois, les moyens de paiement électroniques sont reconnus pour la rapidité qu’ils procurent, par rapport aux règlements en espèce, par 63 % des sondés, pour leur simplicité, et leur sécurité, dans 62 % et 42 % des cas.
Bien qu’en plein essor, du fait de l’engouement des usagers pour le commerce en ligne, les paiements par Internet n’inspirent pas confiance à 27 % des Français, soit 6 % de plus qu’un an auparavant, la carte bancaire, à usage unique, prenant alors tout son sens, celle-ci se trouvant utilisée par 45 % des acheteurs, tandis que les porte-monnaie virtuels, comme PayPal, sont sollicités par 29 % d’entre eux.
Tout à fait favorables à l’innovation en matière de moyens de paiement, les Français attendent cependant, avant tout, que ceux-ci leur apportent la plus grande sécurité, 64 % ne se sentant pas encore prêts à utiliser cette nouvelle technologie qui permettrait de payer sans contact, mais qui doit faire ses preuves pour emporter l’adhésion du public, un grand travail de communication attendant là les établissements bancaires.
